Cadrer
Cadrer, c’est choisir de montrer quelque chose mais aussi, et surtout, c’est choisir de ne pas montrer le reste.
Vous êtes assis chez vous devant votre téléphone à lire cet article, vous avez une large vision de la pièce devant vous. Ce qui est derrière vous n’est pas un bloc noir inconnu car votre connaissance du lieu, votre mémoire, complète les informations manquantes.
En photo rien de tout cela, le spectateur est contraint par le rectangle du cadrage, la fenêtre sur un monde ouverte par le photographe. Le reste, c’est du noir pur ? Pas tout à fait.
Dans certaines photos certains éléments de l’image comme des objets ou bien la direction d’un regard vont nourrir notre imagination et nous permettre de nous faire une idée sur ce qui entoure l’image. Cela peut être une idée du lieu, ou bien de l’ambiance, une charge émotionnelle, le caractère ou le passé d’un personnage et bien d’autres choses encore.
Et c’est là la magie de la photographie : les photographies qui montrent le plus sont celles qui ne montrent pas tout !
Composer
Composer c’est agencer les éléments clés de la photographie, que tout se mette en place.
L’agencement des éléments clés, ou points forts, peut avoir un large éventail de buts allant de la narration précise d’une situation à l’harmonie abstraite d’une association de formes ou de couleurs.
Composition ayant pour but de conférer au personnage principal la position de « hors de la société ». La taille équivalente des individus, la répétition des formes d’épaule, du rouge des turbans, l’absence de visages identifiables, le fait qu’ils ignorent la petite fille, qu’un espace est ménagé autour d’elle, qu’ils ont tous la tête au même niveau en haut de la photo et qu’elle est la seule à son niveau, celui des rails graphiques, tout cela nourri l’intention artistique qui est de montrer un individu qui n’est pas comme tout le monde, qui a sa vie, son histoire. Enfin le fait qu’elle est la seule à me regarder pose l’interaction avec le photographe.
Ici la composition met en harmonie les formes graphiques des pierres et en opposition le passé séculaires qu’elles évoquent avec la modernité porté par cette jeune indienne fière arborant ses talons et son jean.