Du hameau du Poursollet à la cabane de la Jasse
En cette mi-novembre, la route menant au Poursollet était fermée, ce qui nous a obligés à commencer notre aventure depuis le parking du Plansonnet. Une contrainte qui s’est vite transformée en opportunité, car ce détour nous a permis de découvrir deux joyaux moins connus : les lacs Claret et Punay. Ces petits lacs, nichés dans un écrin de nature sauvage, offrent une tranquillité parfaite. On y a fait une pause pour admirer le jeu des reflets sur l’eau et en apprendre davantage sur leur rôle dans l’écosystème local. Ces plans d’eau contribuent à alimenter les tourbières environnantes, essentielles pour la biodiversité alpine.
En rejoignant le hameau du Poursollet, nous avons retrouvé l’itinéraire classique menant au lac Fourchu. La forêt se faisait moins dense, et les premiers aperçus du plateau du Taillefer nous donnaient déjà un avant-goût de ce qui nous attendait.
Les premières découvertes : lac Fourchu et plateau enchanteur
Après environ une heure et demie de marche supplémentaire, nous avons atteint le lac Fourchu, et quelle vision ! Son eau miroitante et sa forme unique m’ont captivé, une fois de plus. Saviez-vous que ce lac tient son nom de sa forme bifide, semblable à une fourche ? Autrefois, les bergers locaux utilisaient ses berges comme point de repère, et aujourd’hui, il est étudié pour ses écosystèmes aquatiques uniques, abritant des espèces rares de libellules et d’insectes.
Ce plateau, marqué par son histoire géologique et humaine, a été utilisé pendant des siècles par les bergers locaux pour le pâturage. Lors de notre pause, j’ai raconté une anecdote sur les maquisards qui trouvaient refuge ici pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces montagnes, en apparence tranquilles, ont été témoins de bien des histoires.
En poursuivant, nous avons atteint le lac Noir, dont la couleur sombre provient des tourbières environnantes qui libèrent des substances organiques teintées. Ce lac est particulièrement intéressant pour les scientifiques, car il représente un réservoir naturel d’informations sur le climat passé, grâce aux sédiments accumulés depuis des milliers d’années. J’ai pris le temps de capturer quelques clichés, cherchant à retranscrire cette atmosphère mystérieuse.
Enfin, le lac de l’Agneau nous a surpris par son charme paisible. Selon une légende locale, son nom viendrait d’un berger qui y aurait perdu une brebis et qui en faisait le tour chaque soir dans l’espoir de la retrouver. Aujourd’hui, ce lac est un havre de paix pour les randonneurs, mais aussi pour la faune, notamment les tritons alpestres qui y prolifèrent.
Une soirée à la cabane de la Jasse
En fin de journée, nous avons rejoint la cabane de la Jasse, un refuge rustique mais accueillant, situé à environ 1 800 m d’altitude. Elle offre tout le nécessaire pour une nuit en montagne : un toit, un poel et une ambiance chaleureuse. Ensemble, on a préparé un repas simple mais efficace, et la soirée a été rythmée par des blagues et des souvenirs de nos aventures passées.
Avant de me coucher, j’ai sorti mon appareil photo pour immortaliser le ciel étoilé. Sans la moindre pollution lumineuse, la Voie lactée semblait à portée de main. C’était un moment magique, où le silence de la montagne semblait raconter ses propres histoires.
Exploration du plateau des lacs du Taillefer depuis la cabane de la Jasse
Réveil avec vue
Je me suis réveillé tôt, attiré par les premières lueurs du jour. La lumière dorée du lever de soleil illuminait doucement le plateau, transformant les lacs en miroirs scintillants. Après un petit-déjeuner rapide à la cabane, nous étions prêts à explorer davantage.
Par le lac du Petit Pré et les chalets de la Barrière
Nous avons commencé notre descente en passant par le lac du Petit Pré, un endroit discret mais charmant, entouré de prairies fleuries et d’une tranquillité apaisante. Ce lac, bien que moins connu, est souvent utilisé comme point de pause par les randonneurs pour sa vue dégagée sur les crêtes environnantes. J’ai pris quelques photos du reflet des montagnes dans l’eau, un vrai tableau naturel.
En continuant, nous sommes arrivés aux chalets de la Barrière, témoins d’une époque où ces montagnes accueillaient de nombreux bergers et leurs troupeaux. Les chalets, bien que pour certains en ruines, racontent une histoire de vie montagnarde rude mais essentielle à la préservation de ces paysages. On a appris qu’un projet de rénovation, porté par une association locale, vise à redonner vie à ces bâtiments en les transformant en refuges ou espaces pédagogiques pour sensibiliser à l’écosystème du Taillefer.
Tout au long de la descente, les discussions allaient bon train, entre blagues et projets pour nos prochaines sorties. Avant de rejoindre nos voitures, on a fait une dernière pause pour contempler le panorama et savourer cette parenthèse hors du temps.
Mes conseils pour cette randonnée
La cabane de la Jasse : un refuge simple mais charmant. Pensez à arriver tôt pour avoir une place, surtout en été.
Préparez-vous ! Même sans bivouac, emportez des vêtement chauds et une lampe frontale pour la nuit.
Prenez le temps d’explorer. Le plateau regorge de lacs et de panoramas magnifiques, certains moins connus que le lac Fourchu.
Cette aventure au plateau des lacs du Taillefer m’a offert bien plus qu’une simple randonnée. Entre les paysages grandioses, les anecdotes historiques et scientifiques, et la convivialité d’une nuit à la cabane de la Jasse avec des amis de longue date, j’ai redécouvert un lieu où le temps semble suspendu. Si vous cherchez une escapade en pleine nature, loin du tumulte de la vie quotidienne, je ne peux que vous recommander ce coin d’Isère.
Et vous, avez-vous déjà passé une nuit en refuge ou exploré des paysages similaires ? Racontez-moi tout en commentaire, je serais ravi de lire vos histoires !